Adisseo lutte contre les émissions de GES

Certains industriels prennent à bras le corps la réduction des gaz à effets de serre découlant de leur activité. C'est le cas d'Adisseo, qui produit des dizaines de milliers de tonnes d'additifs pour l'alimentation animale.

Que sont les GES ?

Les GES ou gaz à effet de serre sont des gaz qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribuent à l'effet de serre, c'est à dire le réchauffement de la planète par concentration de la chaleur, qui quitte normalement notre atmosphère.

Contrairement à une idée reçue, de nombreux gaz à effet de serre existent naturellement : la vapeur d'eau (H2O), le CO2, le méthane, le protoxyde d'azote et l'ozone. Les industriels produisent des GES non « naturels », les hydrocarbures halogénés comme les hydrochlorofluorocarbures (ex : le fréon), les chlorofluorocarbures, le tétrafluorométhane, l'hexafluorure de soufre.

Les enjeux autour des émissions de GES

Les concentrations en gaz à effet de serre dans l'atmosphère terrestre augmentent depuis le XIXe siècle pour des raisons essentiellement anthropiques sous l'effet de différentes activités humaines :

1. L'utilisation de combustibles fossiles tels que le pétrole ou le gaz,

2. L'utilisation des chlorofluorocarbones et des hydrochlorofluorocarbures (HCFC) pour la réfrigération et la climatisation,

3. Les émissions de méthane,

4. Les rejets de méthane non naturels, dus aux ruminants et aux surfaces inondées telles les rizières.

5. La déforestation : une forêt mature est un réservoir important de carbone. La disparition de surfaces au profit de cultures ou de pâturages entraine une augmentation des émissions de gaz carbonique

6. L'agriculture, l'élevage et l'urbanisation : les sols sont en effet des réservoirs majeurs de carbone, lequel peut être dissous, de façon variable selon l'usage du sol, en CO2. L'agriculture et la déforestation seraient responsables de la plus grande part des émissions de CO2 depuis le XIXe siècle.

7. Les émissions de protoxyde d'azote, issues de l'agriculture industrielle,

8. Les émissions d'ozone,

Cette augmentation a pour conséquence le phénomène du réchauffement climatique qui aboutira de toutes façon à un réchauffement de la température moyenne de la planète d'au moins deux degrés. Cela paraît peu, mais considérez les épisodes de canicules que connait régulièrement l'Europe. En août 2016, la France a connu plusieurs pics de chaleurs durant une semaine à 36°C ou 37°C. Imaginons que ces pics de chaleurs passent à 38°C ou 39°C, on voit que ces journées seront nettement plus pénibles. Mais surtout, le réchauffement climatique aura aussi pour conséquence que les plus nombreux petits pics de 32°C ou 31°C deviendront des pics à 34°C et 35°C. En hiver, durant laquelle les végétaux se reposent avec des températures de 6°C à 8°C, le réchauffement fera passer les températures à 8°C ou 10°C qui correspondent plus à des températures de début de printemps, signal de la réactivation des végétaux (poussent, bourgeons...). Certaines espèces seront déréglées et risquent de disparaître.

Mais le plus important est qu'un réchauffement de 2°C correspond au scénario optimiste dans lequel les nations prennent les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement. Actuellement, au vu du relatif immobilisme de nombreux pays, le réchauffement d'ici la fin du XXIe siècle sera probablement de 5°C. Les pics de chaleur de 37°C deviendront des pics à 42°C ! Les journées ordinaires d'été aujourd'hui à 28°C deviendront des journées à 33°C !

Dans les pays en développement d'Afrique Sub saharienne, des régions entièrement deviendront trop chaudes pour être habitées : des centaines de milliers de personnes mourront ou devront migrer.

Certains industriels ont compris plutôt que d'autres l'urgence d'agir. Prenons le cas d'Adisséo, une entreprise franco-chinoise, qui fabrique de la méthionine et de la vitamine A pour enrichir l'alimentation animal. Dernièrement, cette société est parvenue moyennant un investissement de 8 millions d'euros, à augmenter les capacités de production tout en réduisant ses émissions de gaz carbonique sur l'usine de Saint-Clair-du-Rhône.

Quels intérêts pour Adisseo à réduire ses émissions de CO2 ?

Premier enjeu, l'Europe attribue des quotas d'émissions de CO2 à chaque industriel, donc Adisseo. Ces quotas fonctionnent comme des permis de polluer en quantité limitée et via un système incitatif. Si une entreprise pollue moins qu'elle n'en a le droit, elle peut revendre sur une sorte de bourse, des droits à polluer à d'autres industriels. Elle peut ainsi améliorer son compte de résultats de plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions d'euros.

Deuxième enjeu, l'image de marque des industriels est beaucoup plus prise en compte que par le passé : scandales et bad buzz d'internet sont passés par là. Prouver que l'on est engagé dans le développement durable, tend à devenir la norme.

Mais, pour des industriels comme Adisseo, la réduction des émissions polluantes (notamment des GES) s'inscrit dans une vision de long terme  : la réduction des émissions de GES passe la plupart du temps par une amélioration de l'efficacité énergétique (l'entreprise produit plus avec moins de ressources et réalise des économies). En outre, Adisseo élabore des scénarii qui permettent aux éleveurs de bovidés et de volailles qui sont les clients finaux des vitamines qu'elle produit, à réduire leur impact sur l'environnement (on l'a vu l'élevage de bovidés entraîne l'émission de méthane non naturel)..

Les actions d'Adisseo

Adisseo s'est engagé dans des plans d'amélioration de l'efficacité énergétique et donc de la réduction de la consommation d'hydrocarbure depuis très longtemps pour des raisons économiques autant qu'écologiques. Mais en dépit de cela, des audits intégrant de nouveaux outils ont été réalisés sur les usines françaises et espagnole, ont été menés en 2015 et ont conclu qu'il existait encore des marges d'amélioration. Le même type d'audit a été mené dans les usines chinoises du groupe. Des actions sur les trois prochaines années devraient permettre d’abaisser les émissions de GES. Parmi ces actions, figure celles visant à optimiser les rendements des chaudières à combustion, à améliorer la récupération des condensats et à adapter les outils de production de vapeur aux besoins des usines : un gain de 1 % par an des émissions de gaz à effet de serre découlant de la combustion du gaz est attendu, pour l’usine de Commentry. 

Adisseo s'est, par ailleurs, associé à un projet de construction d'une centrale de coproduction de vapeur à partir de bois en partenariat avec Neoen, spécialisée dans les énergies renouvelables sur son site industriel de Commentry (berceau historique de la société). Cette centrale, désignée sous l'acronyme de BEC pour « Biomasse Energie Commentry » utilise le bois des forêts avoisinantes pour son alimentation. La combustion du bois produit de la chaleur qui est ensuite convertie en électricité et en vapeur, c'est pourquoi on parle de cogénération de la biomasse. A quoi sert ce projet ? L’usine Adisseo consomme une grande quantité de chaleur. La centrale BEC sert donc, d'abord à la production de vapeur dont l'usine Adisseo a besoin pour son processus industriel. L’électricité produite, elle a une autre destinée, puisqu'elle sera injectée dans le réseau électrique et ainsi accessible aux particuliers et autres entreprises de la région. Cette électricité pourra satisfaire les besoins en électricité de 100 00 foyers. Du point de vue écologique, le projet présente une vertu importante : le bois qui alimente la centrale correspond à du bois coupé abandonné (lors des coupes de la forêt, un quart du bois coupé est abandonné) qui se décompose donc, relâchant le gaz carbonique qui avait été emprisonné lors de la pousse des arbres. En exploitant cette matière première gâchée, la centrale de cogénération d'Adisseo est doublement vertueuse.

 Pour approfondir

Adisseo, une aventure asiatique // AsiaBooster

Comment les leaders mondiaux apparaissent  // Professionnelweb

Article sur le centre de recherche de Saint-Fons // Avenir-Innovation.com

Interview : investissement à Saint-Clair-du-Rhône sur l'Annonce Professionnelle.fr

Interview : investissement à Commentry // Techno.enligne.fr

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Chaîne Adisseo // Youtube